C’est l’Homme aux mille tours, Muse, qu’il faut me dire. Odyssée – Victor Bérard
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C’est l’Homme aux mille tours, Muse, qu’il faut me dire, Celui qui tant erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte. Celui qui visita les cités de tant d’hommes et connut leur esprit, Celui qui, sur les mers, passa par tant d’angoisses, en luttant pour survivre et ramener ses gens. Hélas: même à ce prix, tout son désir ne peut sauver son équipage: ils ne durent la mort qu’à leur propre sottise, ces fous qui, du Soleil, avaient mangé les bœufs; c’est lui, le Fils d’En Haut, qui raya de leur vie la journée du retour.
Viens, ô fille de Zeus, nous dire, à nous aussi, quelqu’un de ces exploits.
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Odyssée, I, 1-10
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Traduction de Victor Bérard
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Texte établi et traduit par Victor Bérard.
Introduction d’Eva Cantarella.
Notes de Silvia Milanezi.
Les Belles Lettres. Paris, 2007.
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