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Juliol de 1855. El parnassià Théophile Gautier contempla (ara sense risc de torticoli) l’Apoteosi d’Homer del neoclàssic Ingres.

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Il y a eu sur le globe un petit coin de terre qui s’appelait la Grèce, où, sous le plus beau ciel, chez des habitants doués d’une organisation intellectuelle unique, les lettres et les beaux-arts ont répandu sur les choses de la nature comme une seconde lumière, pour tous les peuples et pour toutes les générations à venir. Homère a le premier débrouillé par la poésie les beautés naturelles, comme Dieu a organisé la vie en la démêlant du chaos. Il a pour jamais instruit le genre humain, il a mis le beau en préceptes et en exemples immortels. Tous les grands hommes de la Grèce, poètes, tragiques, historiens, artistes de tous les genres, peintres, sculpteurs, architectes, tous sont nés de lui : et, tant que la civilisation grecque a duré, tant que Rome, après elle, a régné sur le monde, on a continué de mettre en pratique les mêmes principes une fois trouvés. Plus tard, aux grandes époques modernes, les hommes de génie ont refait ce qu’on avait fait avant eux. Homère et Phidias, Raphaël et Poussin, Gluck et Mozart, ont dit en réalité les mêmes choses.

Jean Auguste Dominique Ingres 

[A: Henri Delaborde, Ingres, sa vie, ses travaux, sa doctrine, d’après les manuscrits et les lettres du maître (Paris, 1870), pàgs. 146-147)]

 

 

Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780 – 1867) L’Apothéose d’Homère, 1827-33. Oli sobre tela. 386 x 512 cm. Musée du Louvre.

 

[…]

Commençons par l’Apothéose d’Homère, — ab Jove principium. — L’apothéose d’Homère, comme chacun le sait, servait de plafond à une des salles du musée Charles X, et dieu sait combien de torticolis nous avons gagnés en la contemplant : nous pouvons l’admirer maintenant à notre aise redressée contre un mur, ce qui est sa vraie position, car la composition entendue avec la placidité sereine d’un bas-relief antique ne plafonne pas du tout.

Nous ne croyons pas, après avoir visité toutes les galeries du monde, que l’Apothéose d’Homère redoute la comparaison avec un tableau quel qu’il soit. Si quelque chose peut donner l’idée de la peinture des Appelle, des Euphranor, des Zeuxis, des Parrhasius, telle que les témoignages des anciens nous la retracent, c’est assurément l’Apothéose d’Homère. En retranchant les personnages modernes qui garnissent le bas du tableau, elle eût pu, ce nous semble, figurer dans la pinacothèque des Propylées, parmi les chefs-d’œuvre antiques.

Devant le péristyle d’un temple dont l’ordre ionique rappelle symboliquement la patrie du Mélésigène, Homère déifié est assis avec le calme et la majesté d’un Jupiter aveugle ; sa pose immobile indique la cécité, quand même ses yeux blancs comme ceux d’une statue ne diraient pas que le divin poëte ne voit plus qu’avec le regard de l’âme les merveilles de la création qu’il a retracées si splendidement. Un cercle d’or ceint ses larges tempes, pleines de pensées ; son corps, modelé par robustes méplats, n’a rien des misères de la caducité ; il est antique et non vieux : l’âge n’a plus de prise sur lui, et sa chair s’est durcie pour l’éternité dans le marbre éthéré de l’apothéose. D’un ciel d’azur que découpe le fronton du temple, et que dorent comme des rayons de gloire quelques zones de lumière orangée, descend dans le nuage d’une draperie rose une belle vierge tenant la palme et la couronne. Aux pieds d’Homère, sur les marches du temple, sont campées dans des attitudes héroïques et superbes ses deux immortelles filles, l’Iliade et l’Odyssée : l’Iliade, altière, regardant de face, vêtue de rouge et tenant l’épée de bronze d’Achille ; l’Odyssée, rêveuse, drapée d’un manteau vert de mer, ne se montrant que de profil, sondant de son regard l’infini des horizons et s’appuyant sur la rame d’Ulysse : — l’action et le voyage !

Ces deux figures, d’une incomparable beauté, sont dignes des poëmes qu’elles symbolisent; quel éloge en faire après celui-là !

Autour du poëte suprême se presse respectueusement une foule illustre : Hérodote, le père de l’histoire, jette l’encens sur les charbons du trépied, rendant hommage au chantre des temps héroïques ; Eschyle montre la liste de ses tragédies ; Apelles conduit Raphaël par la main ; Virgile amène Dante, puis viennent Tasse, Corneille, Poussin, coupés à mi-corps par la toile ; de l’autre côté, Pindare s’avance, touchant sa grande lyre d’ivoire ; Platon cause avec Socrate ; Phidias offre le maillet et le ciseau qui ont tant de fois taillé les dieux d’Homère ; Alexandre présente la cassette d’or où il renfermait les œuvres du poëte. Plus bas s’étagent, en descendant vers l’âge moderne, Camoëns, Racine, Molière, Fénelon, rattaché au chantre de l’Odyssée par son Télémaque.

Il règne dans la portion supérieure du tableau une sérénité lumineuse, une atmosphère élyséenne argentée et bleue, d’un douceur infinie ; les tons réels s’y éteignent comme trop grossiers, et s’y fondent en nuances tendres, idéales. Ce n’est pas le soleil des vivants qui éclaire les objets dans cette régions sublime, mais l’aurore de l’immortalité ; les premiers plans, plus rapprochés de notre époque, sont d’une couleur plus robuste et plus chaude. Si Alexandre, avec son casque, sa cuirasse et ses cnémides d’or, semble l’ombre d’une statue de Lysippe, Molière est vrai comme un portrait d’Hyacinthe Rigaud.

Quel style noble et pur ! quelle ordonnance majestueuse ! quel goût véritablement antique ! Dans ce tableau sans rival, l’art de Phidias et d’Apelles est retrouvé.

[…]

Théophile Gautier
“Exposition universelle de 1855”
Le Moniteur Universel, 12 & 14 juillet 1855

 

DEDICATÒRIA DE LES FLORS DEL MAL, DE CHARLES BAUDELAIRE
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Júpiter i Tetis, d’Ingres. «… i, abraçant-li els genolls amb la mà esquerra, li agafà el mentó amb la mà dreta…»

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Mes, en arribar la dotzena aurora, tots els déus sempiterns se’n tornaren plegats a l’Olimp, precedits de Zeus. I Tetis, no oblidant els precs del seu fill, aflorà de l’onada marina i, matinera, pujà al cel immens i a l’Olimp. Allí va trobar el Crònida de veu potent, que, apartat dels altres déus, seia en el cim més elevat de l’Olimp de cimadals innombrables; s’acostà vora seu i, abraçant-li els genolls amb la mà esquerra, li agafà el mentó amb la mà dreta i, suplicant, digué a Zeus sobirà, fill de Cronos: «Pare Zeus, si mai, entre els déus immortals, amb paraules o amb obres, t’he complagut, satisfés-me aquest desig: honora el meu fill, que és destinat a morir més jove que els altres mortals. Heus ací que Agamèmnon, rei d’homes, l’ha ultratjat, li ha pres ell mateix el guardó, se l’ha endut i el reté.  Tu, provident Zeus Olímpic, recompensa’l: atorga puixança als troians fins que els aqueus rescabalin el meu fill i li donin glòria.»

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Ilíada, I, 495-510

Traducció de Montserrat Ros i Ribas

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El día de Navidad de 1806 la cabeza de Ingres estaba llena de pensamientos paganos. Escribía desde Roma a sus amigos Forestier: «He pensado, entonces, que mientras Tetis sube hacia Júpiter, le ciñe las rodillas y el mentón para su hijo Aquiles […] sería un buen tema para un cuadro, digno de mis proyectos. No os daré todavía los detalles de ese cuadro divino, que debería de perfumar de ambrosía a una legua, y de todas las bellezas de los personajes, de sus expresiones y formas divinas. Os dejo imaginarlo. Más allá de eso, habrá tal fisonomía de belleza que todos, incluso los perros rabiosos que me quieren morder, deberán conmoverse. En mi mente, lo tengo prácticamente compuesto, lo veo.»

Joven huésped en Villa Médici, Ingres quería pintar un cuadro que pudiese «perfumar de ambrosía a una legua». ¿Cómo hacerlo?  […]  Su atención se fijó en ese gesto descrito por Homero: «Ciñéndole con una mano la rodilla y rozando con la otra el mentón.» Hera, mientras tanto —siempre según Homero—, espía la escena. Homero traducido por Bitaubé.  Ningún pintor, a lo largo de los siglos, había osado representar ese gesto ateniéndose a la letra del texto homérico. […] Poco antes de Ingres, Flaxman se había animado con el tema, aunque con timidez. La mano de Tetis quedaba a media altura, y Zeus se llevaba su propia mano al mentón, como un patriarca perplejo.  Ingres, al contrario, hace que un dedo de Tetis llegue casi a los labios de Zeus. Su seno, muy blanco, se apoya sobre el muslo del soberano de los dioses, con una familiaridad de viejos amantes. El pulgar de su pie derecho roza el de Zeus. El eros neoclásico nunca había ido tan lejos. Lo que Ingres había compuesto en cada detalle de su cabeza se convertía en una epifanía expandida sobre una dimensión imponente (más de tres metros por más de dos y medio). Parece como si, perfectamente definido en sus detalles, el cuadro entero se hubiera recortado en la mente de Zeus, sin pasar por la mediación de la mano que pinta.

[…]

[…] Zeus y Tetis son también la primera y suprema entre las parejas imposibles. Zeus deseaba a Tetis pero debió renunciar a ella porque, según la profecía de Temis (y de Prometeo), Tetis habría engendrado a «un hijo más fuerte que el padre» y destinado a suplantarlo.  Zeus se vio constreñido a ver en Tetis el final de su reino. En ese único caso debió embridar su deseo. 

Si observamos el cuadro de Ingres nos damos cuenta de que Zeus, aunque emana una poderosa energía, parece inerme. La vastedad de su torso aparece expuesta, pasiva, inmóvil. El único —y mínimo— movimiento está en Tetis. Los dedos de una mano se adentran como un mórbido pulpo en la barba de Zeus, la otra muñeca apoyada sobre su muslo, un pulgar del pie que roza el del dios. Zeus, en este único caso, no puede actuar. Si cediera completamente a las seducciones de Tetis, sería su fin. Al mismo tiempo es evidente que Zeus deseaba a Tetis. Su mirada se fija al frente y nada ve del cuerpo de ella. No emana sólo fuerza sino una abismal melancolía. Lo apreció Charles Blanc, que no ignoraba el motivo mítico, cuando habló de ese «rostro al mismo tiempo formidable y de una tristeza infinita». Pero el dios aprueba el placer sutil de ese mínimo contacto; los dedos que juguetean en su barba, el brazo apoyado sobre el muslo, el pulgar que lo roza. Comienza entonces a desvelarse por qué el cuadro exhala una extrema, casi dolorosa tensión erótica. Lo que se muestra es un deseo intenso y cargado de gravedad. Porque la visión es altamente paradójica. La escena representa algo prohibido o al menos severo: el deseo insatisfecho del dios soberano. Aquel que había espiado, asediado, poseído a ninfas y princesas, el único seductor invencible, que sólo debía preocuparse por permanecer oculto a la mirada de Hera, evidentemente podía encontrar, también él, un obstáculo. Allí se tocaba el límite del politeísmo, su dependencia de los ciclos cósmicos, que somete toda soberanía a una potencia superior: Tiempo. No es seguro que Ingres fuera consciente del vínculo oculto entre Zeus y Tetis. Se puede decir, incluso, que es muy posible que lo ignorara. Pero las imágenes míticas viven de una fuerza propia, y pueden guiar tanto el pincel de un pintor como el delirio de un esquizofrénico.

En su enorme tela, que invade el campo visual del espectador y lo magnetiza, Ingres había mostrado el nefas del deseo. Franqueando de esta forma el confín de lo admitido. En vida del pintor el cuadro no fue expuesto al público ni encontró nunca un comprador. Muchos críticos lo ignoraron. Delaborde, autor de la primera monografía marcada por una total devoción a Ingres, apenas lo menciona. Aún hoy, en la voluminosa Oxford Guide to Classical Mythology in the Arts están registrados todos los cuadros mitológicos de Ingres excepto éste, que es el más grandioso. La profecía de Temis y Prometeo no golpeó sólo al dios sino también a su simulacro.

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Roberto Calasso

La Folie Baudelaire

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Homer

Ilíada. Vol. I.

Traducció de Montserrat Ros i Ribas

Fundació Bernat Metge. Barcelona, 2005

ISBN: 8472258599.

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Roberto Calasso

La Folie Baudelaire

Traducción de Edgardo Dobry

Panorama de narrativas, 785

Editorial Anagrama. Barcelona, 2011

ISBN: 9788433975706

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Obras completas de Flaxman

Grabadas al contorno por

Don Joaquín Pi y Margall

Isidro Torres, editor. Barcelona, 1859

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